Edito du lycée

Janvier 2023

Je suis très heureux de souhaiter à tous une excellente année 2023. C'est l'occasion pour moi de revenir sur les derniers événements qui ont marqué la vie de notre lycée.

Un mot tout d'abord sur notre Choeur, les Chanteurs de Saint-Jean: j'avais déjà évoqué le programme annuel et son regain de dynamisme cette année, et je dois dire que cela est mis en relief par un certain déploiement des activités de ce choeur qui, si son activité principale reste le travail sur la partition choisie pour l'année en vue d'un concert au Printemps, diversifie son répertoire à l'occasion d'événements ponctuant l'année ; cela a été le cas lors de la commémoration des morts pour la France qui a eu lieu auprès de la monument au Morts du lycée Maréchal Lannes, en présence d'élèves, des chefs d'établissement, du maire de Lectoure et de représentants du Souvenir Français: nos lycéens ont chanté, avec beaucoup de tenue, trois couplets de la Marseillaise, et le Chant des partisans. Cela a également été le cas lors de la messe de l'Avent, en préparation à Noël, où la Maîtrise Saint-Joseph du collège et le Choeur des Chanteurs du lycée ont fusionné pour l'occasion, sous la direction de M. Bonnet.

Mais puisque je parle de chant, je me permets une petite parenthèse pour dire un mot du concert de la Maîtrise Saint-Joseph, le choeur de collégiens de Saint-Joseph-Lectoure, qui a eu lieu le samedi 7 janvier à Lectoure (Eglise du Saint-Esprit, 20h30) et le dimanche 8 janvier à Auch (église Saint-Orens, 15h). Un programme consacré à Noël et à l'Epiphanie: chants traditionnels et médiévaux au programme. Pour en savoir plus: cliquez ici

Autre temps fort de notre lycée, et même de notre ensemble scolaire tout entier, un Forum des Métiers a été organisé dans nos murs le 9 décembre 2022. Une cinquantaine de professionnels ont répondu à l'invitation qui leur a été faite de venir auprès de nos élèves présenter leur activité professionnelle; et non seulement les lycéens ont pu bénéficier de cet événement mais aussi les élèves de troisième du collège Saint-Joseph de Fleurance, et de Saint-Joseph de Lectoure. De quoi sortir de l'abstrait pour aborder le concret de parcours réellement vécus et ainsi nourrir la réflexion de chacun sur son orientation. L'après-midi, en parallèle, les élèves de terminale ont profité d'une présentation des filières de l'enseignement supérieur, du dispositif "parcoursup", et de conseils pour réaliser leurs lettres de motivation que cette plateforme exige à présent pour certaines filières.

La vie du lycée a été riche au mois de décembre, sur tous les sujets: les conseils de vie lycéenne ont permis aux responsables (direction, vie scolaire) de rencontrer les représentants des élèves et d'échanger sur de multiples sujets: le compte-rendu de ces échanges a été diffusé aux élèves ainsi qu'à leurs familles. Cela a été également le temps des conseils de classe, des phases éliminatoires du concours d'éloquence, ou encore de la présence de prêtres de Lectoure et d'un prêtre de Mauvezin, venus à la rencontre des élèves, pour parler avec eux ou conférer le sacrement de la Réconciliation.

Je tiens à signaler qu'au mois de janvier, le dispositif des études dirigées est renforcé en mathématiques et en français: des professeurs seront là à 18h, et la présence des élèves est laissée à leur initiative. Le programme de ces études dirigées est envoyé aux élèves et à leurs familles ; c'est une chance à saisir, d'autant plus que le mois de février est riche en devoirs surveillés et bac blancs de toute sorte.

Stéphane Morassut, adjoint de direction

novembre 2022

Que cultive-t-on à Saint-Jean?

Riche récolte pour ces trois premiers mois de l’année dans le champ de la culture au lycée Saint-Jean. La culture : comme l’enseignait M. Klein aux premières de la spécialité H.L.P., elle n’est pas une somme qu’il s’agirait de préserver à tout prix contre les attaques extérieures, mais une dynamique vertueuse d’enrichissement de soi et d’enrichissement des autres : se cultiver c’est tout aussi bien apprendre à se connaître qu’ apprendre à connaître l’autre. C’est ainsi que j’ai la joie de vous annoncer que le groupe de grec ancien attire cette année 18 élèves, dont une majorité de lycéens de seconde. Ce cours du soir permet de poursuivre ce double but : apprendre le grec, c’est à la fois apprendre une langue et un alphabet parfaitement exotiques, et parfaitement familiers ; c’est découvrir l’autre (éloigné dans le temps, dans l’espace, dans la mentalité) et c’est se découvrir soi-même en abordant la langue, et à travers elle, la civilisation d’où la nôtre tire ses racines.

La science et la méthode

Regard tourné vers le passé, compréhension de son histoire pour mieux saisir son présent, également, grâce à la participation des lycéens spécialistes en histoire-géographie-géopolitique à une visite aux Archives départementales du Gers. Le projet, piloté par nos deux professeurs, Mme Dugros et M. Legroux, se fera en plusieurs étapes dans l’année, avec des échanges fructueux auprès de Mme Mingous, archiviste, dans une étude de documents d’époque relatifs aux soldats engagés dans le premier conflit mondial. C’est donc une démarche qui comprend un volet mémoriel, et un volet scientifique : l’histoire ne s’écrit pas avec l’imaginaire, mais en s’appuyant sur des sources concrètes, vérifiées, exactes : ce beau projet permettra certainement à ces apprentis-historiens de prendre conscience du travail de collecte et d’étude des sources qu’exige le métier d’historien.

C’est certainement une démarche comparable qui a conduit les deux professeurs de géologie, MM. Bonnet et Richard, à amener avec eux la totalité des élèves de seconde marcher dans la boue dans les environs de Lectoure sans craindre de se salir les chaussures – cette prise directe avec la campagne, disons-le, fait partie de nos atouts – afin de faire de la géologie de terrain. Apprentis géologues, apprentis historiens : qu’ils comprennent que nos disciplines ne peuvent se priver d’un contact direct avec l’objet de l’étude.

Savoir, créer, interpréter

Nous aimons considérer la culture comme un enrichissement et une dynamique : celle-ci ne saurait être limitée à une simple accumulation de connaissances, et l’apprentissage doit être secondé par la création et l’interprétation. C’est à cette mission que s’attelle la chorale, sous l’autorité bienveillante et très professionnelle de Mme Brouilhonnat ; chorale plus que jamais vivace, puisque près de 50 élèves y chantent tous ensemble ; 7 adultes sont auprès d’ eux, des professeurs et aussi le chef d’établissement et son adjoint ; quant à l’oeuvre choisie, il s’agit d’une fine fleur de la musique sacrée, les Sept paroles du Christ en croix, d’un compositeur français, César Franck, dont nous fêtons le bicentenaire de la naissance. Dans le dix-neuvième siècle triomphant, des roucoulades de chanteurs d’opéra avaient envahi la musique sacrée ; une heureuse sobriété, de tradition palestrinienne, est venue purifier la musique d’église avec bonheur, et cela a donné, dans l’école française, les belles réussites d’un Gounod, d’un Fauré, d’un Franck. J’en dirai plus dans un prochain éditorial... Pour en revenir à nos chanteurs, il paraît que le chœur d’adultes, qui répète le samedi, et dont la mission est de soutenir le chœur de jeunes, a connu un recrutement plutôt massif cette année... Tout cela laisse présager un concert de haute qualité. Ces premières semaines de l’année 22-23 ont aussi vu la réactivation, la renaissance devrais-je dire, de deux ateliers précieux pour notre lycée : un atelier d’arts plastiques le mercredi de 14h à 16h ; et deux troupes de comédiens : l’une est composée exclusivement de jeunes filles puisqu’il s’agit du groupe théâtral de la Pension (merci à Mme Joubert) ; et l’autre est une initiative de deux élèves de terminale, et attire une petite vingtaine de lycéens de tous les niveaux. Le pouvoir de la parole théâtrale, excellent complément au pouvoir de la rhétorique que l’on cultive dans notre concours d’éloquence « maison » qui en est déjà à sa troisième édition (merci à l'inlassable M. Désangles), vient donc s’ajouter au pouvoir enchanteur de la parole chantée ; tout cela pour mener les élèves vers ce qu’il y a de plus haut, pour la pensée, pour le coeur, et pour l’âme.

Le lycéen de Saint-Jean, les yeux dans les archives, sur l’alphabet grec ou sur les minéraux, chantant, déclamant, habile en rugbyman comme en coureur de cross-country (bravo à tous!), connaisseur de son passé, s’il a les pieds dans la boue, a aussi la tête dans le ciel.

En Avent.

Je souhaite à tous mes lecteurs un saint temps de l’Avent : que ce soit pour moi l’occasion de m’adresser aux élèves. Comprenez bien le sens de cette période ; le temps de l’Avent est un temps d’attente, c’est-à-dire un temps de désir. Pourquoi l’Église en fait-elle un temps aux couleurs violettes, c’est-à-dire un temps pénitentiel ? La pénitence, c’est le dépouillement volontaire ; le dépouillement, c’est la privation, c’est expérimenter le manque: c'est aviver notre désir. Le désir, en effet, suppose que l’on ait quelque chose à désirer.

Ainsi, la liturgie de ce temps nous invite à adopter le point de vue de saint Jean le Baptiste, qui est le saint sous la protection duquel notre lycée a été placé par ses fondateurs. Jean le Baptiste, en effet, fut le dernier prophète, le dernier à avoir annoncé la venue du Sauveur, et celui qui eut la chance de le voir, et, dans un geste étonnant, de le baptiser. Voyez, chers élèves, Jean : imaginez-le comme un jeune homme, vous vous identifierez mieux à lui. Imaginez-le tel que l'évangile le décrit : il porte une peau de bête, mange des sauterelles et des rayons de miel, vit au désert ; voyez attentivement le rapport qu’il a avec vous, passez derrière l’étrangeté de cette figure qui pourrait vous la rendre distante. Considérez le choix radical qu’il réalise, son dépouillement, le fait qu’il se consacre tout entier à un idéal. Quel bel exemple pour de jeunes gens tels que vous qui entrent dans la vie d’adulte. Considérez un peu : quel est votre idéal ? Pour quoi, pour qui consacreriez-vous votre vie ? Que visez-vous pour votre avenir, vous qui pensez à votre orientation ? L’argent, le confort, le plaisir ? N’y a-t-il rien d’autre qui vous enthousiasme ? Autre question : quels sont les objets qui vous encombrent et dont vous pourriez, comme Jean l’a fait, vous débarrasser ? Voyez à présent ce qu’il dit, et comment il vécut : il attend le Sauveur, l’annonce, prépare ses chemins; son discours est vrai, son discours gêne, il en perd la vie. Formez votre conscience ; cherchez la vérité ; n’optez pas pour les gros mensonges, ni pour les petits mensonges. Les gros mensonges sont ceux qui aveuglent et qui fanatisent ; ne meublez pas votre esprit de demi-vérités et d’idées toutes faites ; cela suppose une certaine humilité et une vraie volonté de se cultiver, de s'informer, de connaître. N’optez pas non plus pour les petits mensonges du quotidien, les petites tricheries, les petites médiocrités. Soyez courageux, soyez honnêtes, soyez humbles ; et mettez-vous au service du bien commun.

C’est le sens que nous vous invitons à donner au service : service rendu au pèlerinage du Rosaire (auquel des élèves de terminale ont participé en début d’année), que ce soit à la "tente des jeunes" ou pour accompagner des pélerins âgés ; service rendu auprès des bénévoles de la Banque Alimentaire dernièrement, au mois de novembre ; service bientôt rendu auprès de la communauté de l’Arche, à Astaffort. Que ces temps de service ne soient pas une occasion d’auto-congratulation : il doivent se comprendre – et l’Avent nous appelle à cela – comme une invitation à se soucier du plus fragile, une invitation au don de soi, pas seulement au cours de ces actions limitées dans le temps, mais de façon permanente, au quotidien, dans les tâches les plus ingrates, dans les moments les plus anodins. Comme le disait frère Gabriel, notre ami dominicain qui est venu rendre visite au lycée avec trois frères étudiants de Toulouse, votre vie chrétienne commence dès l’internat (ou, pour les demi-pensionnaires et externes, dès votre chambre). Vous êtes invités à œuvrer pour le Bien commun dès aujourd’hui, dans le quotidien le plus routinier. Là se situe le véritable héroïsme.

M. MORASSUT, adjoint de direction

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